
Nous avons appris ce 26 octobre le décès du colonel e.r. Karel Dewulf.
Cet ancien combattant (44-45) a été président du Conseil supérieur des invalides de guerre, anciens combattants et victimes de guerre.
Depuis 2014 il pilotait cet organe indépendant créé pour garantir le suivi et la défense des intérêts des différents détenteurs d’un « statut de guerre ».
Le colonel Dewulf était encore en fonction lors de la passation des missions médicales et sociales de l’INIG vers la CAAMI en 2017.
Il n’a finalement cessé ses activités qu’en 2020 pour passer le flambeau au colonel e.r. Fontaine.
Tous à la CAAMI nous lui sommes reconnaissants pour son engagement au service de nos usagers de la direction Victimes de guerre.
Nous adressons ici nos plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu’à ses proches.
In memoriam
Né le 12 août 1924 à Westende, le Colonel e.r. Karel Dewulf s’est éteint le 26 octobre 2023. Il était un des derniers à pouvoir témoigner des réalités de la seconde guerre mondiale en Belgique.
Il n’a pas 20 ans lorsqu’il prend part à ses premières actions de résistance dans le Tournaisis, région qu’il connaît comme sa poche. Il participe ainsi activement à la réception de matériel et de personnels parachutés en provenance d’Angleterre. Arrêté et brièvement envoyé en Allemagne dans le cadre du travail obligatoire, il revient en Belgique avec l’idée de partir à Londres.
Ce sont finalement les Anglais qui viennent à sa rencontre si l’on peut dire : il se trouve à Caen le 6 juin 1944, à proximité immédiate des plages du débarquement. Allant au devant des troupes débarquées, il réussit à se faire attacher au Quartier-général du 21e groupe d’armées.
Les Anglais remarquent ses bonnes connaissances de la région de l’Escaut –objectif suivant- et l’invitent à suivre une formation pour être envoyé en Belgique occupée. Son but serait d’y préparer l’arrivée des troupes alliées. Les opérations militaires tournent cependant rapidement au désavantage des Allemands qui refluent vers l’Est. Les opérations d’infiltration envisagées deviennent donc inutiles.
En janvier 1945 Karel Dewulf quitte le service des Anglais pour s’engager dans une armée belge en pleine reconstruction. Volontaire de guerre au 10e bataillon de Fusiliers, il entre en campagne en février au sein de la 3e armée américaine du Général Patton. Son unité (belge) participe aux opérations de nettoyage qui accompagnent la percée des troupes alliées au cœur de l’Allemagne. Il y sera blessé.
Son engagement actif comme Volontaire de guerre vaut à Karel Dewulf de bénéficier du statut de reconnaissance nationale.
Après la guerre il choisit la carrière des armes et devient sous-lieutenant au sein des Forces armées belges. Officier du corps des Troupes Blindées, il est nommé au grade de colonel en 1972 et est pensionné en 1980. Une carrière bien remplie pendant laquelle Karel Dewulf aura notamment été commandant de l’Ecole des Troupes Blindées et Attaché militaire belge à Londres.
Une fois admis à la retraite comme militaire, Karel Dewulf est resté tout sauf inactif. Il a accompagné les associations patriotiques comme Président du Comité de Contact des associations patriotiques. Surtout, il a été Président du Conseil Supérieur des Invalides de Guerre, Anciens Combattants et Victimes de Guerre, jusqu’au 1er janvier 2020, alors âgé de plus de 95 ans.
Sous sa présidence, le Conseil Supérieur a rendu de nombreux avis sur des projets de textes de loi ou de textes réglementaires concernant tout ou partie de la communauté des victimes de guerre. La clarté, la juste balance des intérêts en jeu et le souci de l’équilibre entre toutes les personnes concernées ont été la caractéristique constante de ces avis.
Sa disparition est durement ressentie.